Amélioration intégrale Flaacherfeld 

La commune de Flaach compte 1360 habitants et a une superficie de 1020 hectares, dont 600 hectares de surface agricole utile, 345 hectares de forêts, 61 hectares de zones d’habitation et 14 hectares affectés aux cours d’eau et aux plans d’eau, aux voies de communication et aux terres improductives. Dix exploitations agricoles à temps plein et quatre exploitations à temps partiel sont encore implantées dans le périmètre actuel de l’amélioration foncière comprenant environ 395 hectares. En outre, des terres sont exploitées par des agriculteurs principalement installés en dehors du périmètre concerné. Autre détail intéressant : le Flaacherfeld produit 10 % des asperges suisses.

En 2007, les discussions ont repris sur une amélioration visant à renouveler les travaux effectués à l’époque. Avec l’introduction de la limite de 40 tonnes pour les camions et l’augmentation constante du poids des machines agricoles, la capacité portante de l’ancien réseau routier n’était plus suffisante. La plupart des routes présentaient déjà des signes d’usure considérables. En période de fortes pluies, les cultures subissaient des dégâts dans les zones les plus basses de la plaine et les premières analyses du réseau de drainage et de la station de pompage ont confirmé l’urgence d’entreprendre des travaux de rénovation. De plus, dans le cadre de cette amélioration foncière, de nouveaux aspects ont également dû être pris en compte en lien avec les nouvelles exigences auxquelles doivent satisfaire les zones rurales, notamment en raison des activités récréatives et sportives et des aspects écologiques et de planification. Lors de l’assemblée générale des propriétaires du 7 mai 2008, une large majorité a approuvé la mise en œuvre de l’amélioration intégrale dans le cadre d’un processus participatif.

En raison du remaniement parcellaire qui avait déjà eu lieu lors de l’amélioration de 1942, seuls des changements mineurs dans la répartition des parcelles ont été envisagés dans un premier temps. Cependant, le nouveau réseau de chemins ruraux, les changements de répartition compte tenu des souhaits exprimés par les propriétaires, les exigences à respecter concernant la délimitation des surfaces couvertes par l’ordonnance sur la protection de la nature et des surfaces sous contrat ainsi que le remaniement parcellaire des parcelles affermées en mains publiques ont nécessité une réorganisation complète de la propriété foncière. Le remaniement parcellaire a été effectué en combinaison avec la mensuration cadastrale officielle par l’adaptation des limites de propriétés foncières dans le plan cadastral selon le nouvel état de propriété. Conformément aux instructions du service cantonal de la mensuration (TH), les routes et les chemins n’ont plus été abornés.
 

Sur la base du projet général approuvé, le comité de la coopérative a retravaillé le réseau de chemins d’origine en plusieurs étapes, en l’adaptant aux besoins annoncés suivants : 

Le comité a divisé les travaux de construction en cinq lots. De septembre 2014 à mai 2017, un total de 4300 mètres de routes avec revêtement ont été construits, 5850 mètres de routes avec revêtement ont été rénovés, 4300 mètres de chemins en gravier ont été construits, 10 200 mètres de chemins en gravier ont été rénovés, 6900 mètres d’anciennes routes agricoles ont été réparés, 1800 mètres de canaux de drainage dans les routes ont été posés et des coffres de route ont été installés. En raison d’un sous-sol très défavorable et non porteur, la superstructure de la route pour les camions de 40 tonnes a dû être renforcée localement avec des pierres, des géotextiles et des coffres de route plus gros. Deux ponts sur la route d’accès au camping étaient dans un état si déplorable qu’il a fallu les remplacer. Pour un troisième pont sur le Rhin qui répondait encore aux exigences statiques, seule une rénovation du béton a permis de prolonger sa durée de vie.
 

Dans un premier temps, entre avril et décembre 2013, le réseau des conduites principales, passablement endommagé, et la station de pompage datant des années 1940 ont été remplacés. Le travail a été extrêmement difficile et les conditions problématiques du sous-sol, avec du sable alluvial et un niveau élevé d’eau souterraine, ont causé quelques surprises. Dans la première étape, un total de 2,4 kilomètres de conduites principales et 0,95 kilomètre de conduites de drainage ont été posés. Dans la deuxième étape, qui sera réalisée cette année, la saturation locale de l’eau sera éliminée par la pose de 4 kilomètres supplémentaires de tuyaux de drainage. 

Au cours des différentes étapes du projet Thurauen, des sédiments sableux de la Thur et des matériaux provenant de la couche supérieure du sol à forte teneur en argile se sont accumulés, qui ont pu être réutilisés grâce à leur proximité et à une coordination optimale avec les mesures d’améliorations foncières à Flaacherfeld. L’incorporation de matériel sableux a rendu le sol plus perméable et le rehaussement du sol a permis d’accroitre la distance par rapport aux eaux souterraines, dont le niveau est d’une manière générale très élevé.
 

Après la mise en œuvre du projet Thurauen, certains agriculteurs n’avaient plus accès aux prises d’eau de la Thur. Pour éviter cela, la construction d’un réseau commun d’irrigation a été inclus dans le projet. Il avait même été envisagé d’aménager un seul système d’irrigation pour l’ensemble du Flaacherfeld, mais cette proposition a été rejetée, principalement pour des raisons financières, lors d’une assemblée de la coopérative. Finalement, en 2017, la variante initialement prévue pour douze propriétaires fonciers dans la partie nord de Flaacherfeld a été réalisée. Le système consiste en une nouvelle station de pompage d’eau du Rhin équipée de deux pompes d’une capacité de 1650 l/min. (le volume de la concession est de 3300 l/min.) et 4,3 km de canalisations de distribution avec raccordements aux réseaux existants. Le nouveau système d’irrigation permet d’irriguer 70 hectares de terres.
 

Le processus participatif s’est avéré efficace. La coordination complexe de tous les souhaits exprimés et la prise en compte de tous les besoins dans un délai relativement court, exigeant parfois une collaboration interdisciplinaire, n’auraient pas été possibles sans un tel processus. L’organisation et la garantie d’une maintenance efficace des installations doivent encore être assurées.